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En vert et contre tous.
20 novembre 2011

126.

L’édifiant article du Libé en ligne sur le Loup

Aaah voilà je vais parler du Loup… m’y intéressant depuis longtemps, je n’ai pourtant pas lâché de mot sur ma position dans la gueguerre. Il est grand temps d’y remédier en expliquant le fruit de ma réflexion.

Louve

Encore un article où le Loup trouve ses détracteurs La prise de position est grossière, ne prenant même pas la peine de se cacher de l’impartialité, irrespectueuse envers la partie adverse.
Pour moi on n’est plus dans le journalisme mais dans le concours de connerie (qu’un journal ait une position oui, qu’il le fasse de façon « éléphant dans un magasin de porcelaine », bôf non c’est dévolu aux torchons).

Donc nous voilà repartis vers la mauvaise régression, vers l’ère de la Bête du Gévaudan où on mobilise le Capitaine de Louveterie en personne et cent personnes pour descendre une bête, et où les paysans secouent leurs fourches et torches avant de donner la chasse à la Bête, comme dans un mauvais film.
Alors que dans les pays d’à côté, le Loup soulève bien moins de protestations, les gens vivent avec et le supportent bien mieux ses effets secondaires.
Avouez que c’est le COMBLE d’être une centaine de personnes pour tuer un ou deux individus Loups ! Nous sommes tellement coupés de cette espèce que les moyens pour la chasser mis en place sont encore plus ridicules, démentiels que pendant une chasse au loup royale d’il y a quelques siècles et sont moins efficaces !

Les détracteurs du Loup ne sont peut-être pas mieux que les pro-loups « assis dans leur fauteuil » comme aiment dire certains. Certes il y en a, de cette espèce là, mais alors que faites vous du nombre d’amoureux de la Montagne qui s’y rendent ? Ne sont-ils pas concernés par les enjeux de cette dernière, ou doivent-ils fermer leur gueule si d’aventure ils ne sont pas éleveurs ? J’ignorai que ce milieu – un des derniers vraiment SAUVAGES qui puisse rester en France ! – était dévolu à l’agriculture seule et qu’on se devait de foutre dehors sans demander leur avis les touristes, randonneurs, esthètes en quête d’air frais ! Je ne savais pas que ce n’était plus un lieu accessible à tout le monde !
Qui plus est faut arrêter de se dire que les éleveurs et les écolos sont en guerre, on peut être les deux. J’en ai connu un comme ça, dans le Vercors.

Mierco2Le comble doit être atteint avec le mot sur les chasseurs.
Dire que le Loup empiète sur la propriété des chasseurs, c’est INNACEPTABLE. Le gibier sauvage n’appartient à personne ! Déjà dans la loi française, pouvoir chasser ou pas, c’est qu’une question de propriété des terres, et ce depuis au moins Clovis.
Les prédateurs ont naturellement le rôle de régulateurs de populations d’ongulés et de petit gibier. Lynx et Loup ayant été foutus dehors il y a longtemps – années 50 pour le dernier Loup – on s’en doute que sans prédateurs naturels pour éviter le surpeuplement de bestiaux, le chasseur est devenu nécessaire pour pallier au manque de déprédation.
Pour moi son rôle s’arrête là ! La FNC et l’ONCFS calculent les quotas de chasse en fonction de l’équilibre visé, et ça s’arrête là. Après qu’on y prenne du plaisir ou pas (et qu’on trouve ça barbare ou non) c’est un autre débat ; mais le fait est que leur action est désormais nécessaire au nom du maintien en l’état et du vieillissement naturel des milieux naturels…
Mais il me paraît évident de laisser au Loup les mouflons et chamois, ce n’est pas une priorité absolue que d’aller les dégommer – c’est cette mentalité qui me tue ! Vous allez pas me dire que les chasseurs des petites ACCA, qui ont un mal fou à remplir les quotas minimaux, sont en droit de s’insurger parce que le Loup se ressource de manière naturelle ?

Puis faire passer les « écolos » pour des gros ahuris suspendus à l’image seule du Loup, je me marre. L’écologie du Loup n’est plus un secret pour personne excepté les rédacteurs du Libé et avec un minimum de recherche bibliographique on apprend la place naturelle, réelle du Loup dans un écosystème. Et vous savez ce qui fait mal ?
C’est de voir que chez nous ça ne marche pas. Que l’écosystème « montagne » d’ici a subi une trop forte pression anthropique, des modifications qui font que le Loup n’a plus sa place. Et que quand on doit remettre en question la cause de tout ça, eh bien on peut lancer un Regard Noir +++ en direction de l’élevage en montagne et des pratiques anciennes de chasse…
Bah oui, sans ça il y aurait toujours du gibier naturel qui intéresserait plus souvent le Loup, avec moins de bêtes et plus regroupées autour des habitations, il y aurait moins de pertes évidemment.
Mais notre manque de Loups de 50 années nous a fait perdre les bonnes habitudes. Oh, ça fait si mal que ça de se dire « mais notre système économique est à revoir, en fait ! » ?

On l’aura compris je suis pro-Loup. D’une façon autre que « ha oui le Loup j’adôôôre cet animal, j’trouve que c’est le symbole de la liberté…. »
J’aime le Loup comme tout autre bestiole qui a une place définie dans un écosystème donné. J’aime bien le Loup parce qu’il emmerde le monde, aussi =D

Le VRAI débat, où est-il ? Sur les priorités de l’élevage d’ovins et sur le secteur. Est-ce que quand on élève par passion, on est obligé d’avoir 3000 têtes réparties à vau-l’eau sans surveillance ? Est-ce qu’on pourrait espérer une valorisation des métiers autres que tertiaires, pourquoi pas en promouvant le métier de berger ? Mais des bergers qui aideraient à garder, ayant des patous sous leur contrôle (et non lâchés au petit bonheur). Créer des emplois subventionnés par l’Etat pendant les périodes d’alpage reviendrait bien moins cher qu’entretenir les subventions au dégâts, à long termes.
Les subventions ne résolvent rien, tout le monde le sait ! Actuellement on s’imagine que le seul moyen de remédier au Loup est de le buter.  Non ! Revoir le fait d’avoir des troupeaux immenses règlerait bien des soucis !
Mais on ne peut pas bien sûr, pourquoi ? Parce que ça remettrait en cause le prix des bêtes (leur coût à l’achat, leur coût à la vente) pour une meilleure rentabilité du truc. Autrement le prix de l’agneau serait exhorbitant.

Et comme on ne peut pas revoir toute l’économie, parce qu’il s’agirait de la revoir « à la baisse » (arrêter avec l’histoire des marchés, prix-demande), bah aucun problème n’est réglé….

Mierco3

Oui ça fait remonter loin, le Loup… voilà pourquoi je l’aime bien, lui ! Un simple animal qui fout par terre un monceau d’idées.

 PS : j'ai bien aimé le mec qui commente "l'odeur pestilentielle du loup", ça se voit qu'il n'a jamais été vérifier par lui-même... oui, ça terrorise les chiens, mais ce sont ces derniers qui puent, je peux vous garantir qu'un Loup sent bien meilleur qu'un clébard, ça sent la forêt...

Images : la magnifique Mierco...

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Commentaires
L
Et dans les pays où le loup a toujours été présent ? Ils s'en sortent, non ? On en entend même pas parler, des loups polonais ou tchèques par exemple... En Russie, y'en a une pétée, on entend de temps à autre parler d'un ours, mais des loups ? Jamais !<br /> <br /> <br /> <br /> "Oh, ça fait si mal que ça de se dire « mais notre système économique est à revoir, en fait ! » ?"<br /> <br /> Oui.<br /> <br /> J'ai beaucoup aimé cette phrase parce qu'elle résume parfaitement toute l'aberration de notre système actuel...<br /> <br /> C'est trop dur de revoir la production intensive de barbaque qui finit à la poubelle..<br /> <br /> Trop dur de penser à un système autre que la croissance démente.<br /> <br /> Trop dur d'imaginer des déplacements effectués dans la lenteur, pour profiter de chaque lieu croisé, plutôt que de se ruer d'un coin à un autre sans voir la merde que provoque le tourisme.<br /> <br /> <br /> <br /> Ton blog me montre que je ne suis, heureusement, pas la seule à voir tout cela. Mais ça fait mal parce que tu soulèves encore d'autres points auxquels je n'avais pas forcément pensé.<br /> <br /> <br /> <br /> En gros, on est bien jusqu'au cou dans le purin, et y'a du boulot si on veut en sortir...
E
Une amie a gardé un troupeau de moutons pendant un mois un été. Ils appartenaient à des gens qui faisaient du fromage de brebis. Une de ces mission en tant que bergère était notamment de sensibiliser les gens à la présence des loups.. J'ai trouvé ça étonnant et très bon à la fois: avoir des moutons et informer les gens que le loup aussi a sa place! :)
C
j'ai pensé à toi ! Même France 3 dans "c'est pas sorcier" n'ont pas arrêté (c'est comme ça que je l'ai ressenti en tout cas) de vouloir dire en gros que les loups font chier les bergers sans jamais les valoriser... alors que les bergers sont indemnisés "mais ça ne suffit pas", qu'il parait... bande de connards ! j'avais envie de leur hurler "et votre putain de barbaque en barquettes dans les supermarchés, qu'on fout à la poubelle parce qu'elle est périmée qu'on en produit trop ou qu'elle est pas assez belle pour vous, y'avait pas une bête au bout ?" Faut bien qu'ils se nourrissent aussi, les loups.. et je pense que les loups ne sont pas responsables de la mort et de la dégradation de la terre... aaah, l'humain ! quel bon gros faux derche.. les loups, tellement magnifiques, forts, emblématiques, tellement mal aimés. Bref.
C
les loups près de Merzig en Allemagne.. hé bien pour avoir reniflé Céline après qu'elle les ait câlinés et qu'ils l'aient léchée, hé bien si, moi j'dis que ça ne sent pas super bon... après en forêt y'a aussi des trucs morts, de là à dire que c'est l'odeur de la forêt, bof quoi ^^ après chiens, loups, les deux "puent" à mon goût. Après, chacun son avis !
S
Le loup doit survivre; pour l'avantage de tous. Même pour la tuerie; voila une bête noble à chasser. Pour cela; la laisser dévelloper. Et pour les amis des animaux.. bah.. youbladouh ! Un animal chère à tous, dois êtres. le loup est fondement de notre culture; de notre enfance; de notre être. Qu'il soit. Simplement.
En vert et contre tous.
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