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Ne nous y méprenons pas, j'oeuvre dans mes études pour une cause perdue et le sais parfaitement. Je fais juste cela parce que ça m'intéresse.
Le sommet de Rio, c'était quand ? 1992. Cette année, c'est le sommet "Rio, 20 ans après". Les conférences se sont enchaînée de partout par le monde, années après années. En 92, Chirac disait "notre maison brûle, mais nous regardons ailleurs", désolée de vous dire qu'on en est toujours là, et que la maison est proche du tas de braises.
En 20 ans de conférence, on a inventé de nouvelles expressions, le "développement durable" (cette horreur qui évoque un poulpe développant ses tentacules économiques, dont à l'origine est la mauvaise traduction de "croissance soutenable"' ce qui n'a même pas les mêmes connotations), les "orientations" (c'est à dire, pas de légifération, juste un petit texte qui appelle à ORIENTER les choix des acteurs, aucune obligation !) L'écologie, on se la carre au cul, dans les textes de lois c'est le dernier alinéa que personne ne lit, ce sont les "engagements volontaires" sans contrôle, ce sont les "schémas" sans aboutissement !
C'est l'économie qui prime, point. Dans le développement durable, alors que l'origine même de Rio était une prise de conscience (soi-disant) du contexte de crise écologique (changements climatiques) et qu'est-ce qui ressort en premier ? L'économie. Ensuite le social, parce que l'humain prime, hein. Dernier volet du D.D : écologie. Enfin. Le dernier volet qui n'aboutit qu'à de timides mesurettes, même pas enocre appliquées en 20 ans : Protocolo de Kyoto ? Echec total, les émissions de GES on se les fout au cul. Grenelles de l'Environnement et de la Mer ? Laissez moi rire tous les projets d'amendements ont été abandonnés les uns après les autres.
Je peux continuer comme ça pendant des heures. Et souligner, à chaque réunion, là où on n'a pas abouti. Car on est dans l'ère du consensus mou, dans l'ère de la décision bureaucratique qui va à deux à l'heure quand il y a urgence pour faire genre qu'on dialogue entre acteurs mais qui se prend dans notre dos dès qu'il s'agit d'un truc susceptible de pas nous plaire (ça c'est typique de la mentalité "on est tous bons copains et on va pas se critiquer les uns les autres !!" de notre époque tiens).
Car oui j'en reviens à cette idée d'urgence. Je travaille tous les jour du côté technique, en regardant les messieurs en costard se plaindre que ça va pas avant de s'en retourner sur d'autres chevaux de bataille (économiques), je souris devant les mensonges, applaudis devant les idées qui ne seront pas appliquées, la bonne volonté, oh c'est beau ! Ca fait quoi, Natura 2000 où on fait chier un pécore parce qu'il n'a pas le droit de faire ça ou ça, ou qu'au bout de 5 ans en levant le pied sur les pesticides on va lui faire croire qu'il a sauvé l'écologie ? Mon cul ! On sauve des confettis quand l'usine d'à côté, parce qu'elle fait tourner le PIB et les actionnaires, n'est toujours pas fermée ! On encourage à manger de la viande 2 fois par jour quand on sait que l'industrie agro-alimentaire et l'élevage surtout est responsable de la mort des forêts au Brésil !
C'est vraiment l'hôpital qui se fout de la charité et j'en ai plus que ras le cul d'avaler mes cours sans protester (ce que je fais de plus en plus par de discrètes remarques mais UN JOUR, CA VA PETER moi j'vous l'dis).
Et on en est toujours à se poser des questions de merde et encourager une croissance sur le mauvais modèle quand on ferait mieux de faire marche arrière en profitant d'acquis sociaux !
Mais je m'en fais pas on va droit dans le mur, ça changera rien...